Exposition / Vernissage

Deux créateurs, deux univers, deux écoles… Rien, a priori, ne les destinait à cohabiter au sein d’une même exposition, hormis un continent commun et une génération partagée. Plutôt que des correspondances, c’est l’intensité de leurs énergies respectives qui s’affirme ici.

Young-sé Lee, “Médidation”, gouache sur papier hanji, marouflé sur toile – © Gregory Copitet

Young-sé Lee

Né en Corée en 1956, Young-sé Lee quitte son pays natal avec ses parents dès la prime enfance pour s’installer en France. Très jeune, il s’initie à la peinture dans l’atelier de son père Ungno Lee, éminent artiste de la scène asiatique du XXème siècle. Young-sé fréquente ensuite l’École nationale des Arts appliqués, l’académie de la Grande Chaumière et l’École des Beaux-Arts de Paris.

Au carrefour de deux cultures, il construit une œuvre singulière dont les racines remontent à la tradition coréenne du milieu du XVIIIème siècle, pour mieux s’inscrire dans la modernité de l’occident. Grand Maître du papier de mûrier hanji, l’œuvre de Young-sé est une Odyssée entre deux mondes, son histoire un véritable périple entre deux univers.

D’une technique intemporelle, le geste de l’artiste s’appuie sur ses matrices de bois qu’il aura préalablement sculptées. Il exécute ensuite des collages avec du papier coréen à base de feuilles de mûrier qu’il enchâsse sur les reliefs en bois sculpté et qu’il rehausse ensuite avec des couleurs fluides. L’aboutissement de cette magie créative avec laquelle l’artiste transpose la forme sur le support, séduit et intrigue en même temps. Sensible à la beauté de la Nature, sa perception du monde qui l’entoure est inhérente à son œuvre.

Yoshiyuki Miura, “Yellow kinetic spheres”, acrylique sur fils de nylon tendus – © Luc Viatour

Yoshiyuki Miura

Né en Corée Né à Fukuoka en 1958, diplômé de l’Académie des Beaux-Arts de Munich, Yoshiyuki Miura n’est pas retourné dans son Japon natal depuis la fin de ses études.

Poète et philosophe, il se consacre depuis toujours à l’art cinétique.

Confidentiel, l’artiste limite délibérément ses séries à cinq exemplaires, lorsqu’il ne s’agit pas de pièces uniques, leur conférant ainsi un caractère d’exclusivité. Dans la pure tradition de l’art cinétique, Yoshiyuki suit les pas de Jesús-Rafael Soto. Réalisées entièrement à la main, ses aiguilles d’acier ou fils de nylons colorés révèlent des formes invisibles, pyramides ou autres sphères éthérées. Jouant à cache-cache avec les yeux, elles révèlent furtivement leur présence au sommet du regard. Immatérielles, ses sculptures défient nos certitudes.

L’artiste interpelle le public dans ses convictions, avec un trompe l’œil joueur et minimaliste. Se dessine alors une quatrième dimension dans l’imaginaire de chacun. Diurnes ou nocturnes, ses sculptures rayonnent dans un tour de passe-passe triomphant.